Description
Ce type de récipient, appelé eburi, est sculpté par les femmes Turkana. Le dégrossissage de la forme extérieure cylindrique est fait à l’herminette (arong) à partir d’une branche ou d’un tronc d’épineux (communément de l’espèce Acacia raddiana). Il est ensuite évidé au moyen d’une longue pointe de métal (ekeiticht). Les deux extrémités sont couvertes de peau de vache tendue et façonnée dans du sable humide. La pièce inférieure est liée au récipient avec des lanières de cuir et la partie supérieure constitue le couvercle. Des dessins peuvent être pyrogravés au moyen de clous ou de pièces de métal chauffés. L’eburi est parfois muni d’une poignée en cuir tressé. Les femmes utilisent de petits eburi comme pots à cosmétiques où elles stockent la graisse animale qu’elles appliquent sur leur cou pour éviter les irritations que peuvent provoquer les colliers qu’elles portent très ajustés. Les grands eburi sont réservés au stockage du gras pour la cuisine.
Dimensions :
Ø 15 cm (au plus large)
H 24 cm
L’art fonctionnel Turkana
Dans le Nord du Kenya, au Sud de la frontière éthiopienne, le lac Turkana (anciennement lac Rodolphe) s’étend sur plus de deux cents kilomètres de longueur. Sa région, en plein cœur de la vallée du Rift, est une des plus inhospitalières d’Afrique de l’Est. C’est ici que vivent les nomades Turkana, dont on estime la population à un peu plus de 200.000 personnes. Eleveurs de bétail, ils descendraient des Karamajong, une autre ethnie nilotique qui vit en Ouganda. L’extrême rigueur de leur environnement désertique les a toujours poussés à concevoir des objets fonctionnels facilement transportables, fabriqués à partir de matériaux directement disponibles et avec des outils rudimentaires. Le « design » de la plupart de ces objets, affiné par l’usage des générations successives, répond à des principes esthétiques, au-delà des caractéristiques fonctionnelles nécessaires.